32 000 agences, un marché démembré et, soudain, un champion qui rafle la mise : voilà le nouveau visage de l’immobilier français. Entre 2022 et 2024, un vent de fusion et d’acquisitions a bousculé l’ordre établi. Les règles du jeu ont changé, la hiérarchie aussi. Les mastodontes se sont taillé la part du lion, laissant derrière eux une myriade d’enseignes locales, parfois désorientées.
La digitalisation avance à grande vitesse, transformant les pratiques et les attentes. Les foncières cotées affichent des capitalisations vertigineuses. Désormais, le secteur gravite autour de quelques géants capables d’engloutir des réseaux entiers et d’imposer leur univers : innovation, service, efficacité.
Où en est le marché immobilier français en 2025 ? Chiffres clés et état des lieux
Le marché immobilier en France, en 2025, s’organise autour de dynamiques multiples. Paris et l’Île-de-France pèsent près de 40 % du chiffre d’affaires national, conservant leur rôle moteur dans le secteur. À l’autre bout du spectre, les grandes villes françaises, moins exposées à la tension foncière, avancent au rythme de l’évolution de l’emploi local et de la population.
Environ 32 000 agences immobilières continuent d’exercer. Légère érosion néanmoins : la hausse des taux et la prudence bancaire ont écarté les plus fragiles. Mais le secteur immobilier pèse encore lourd, 32 milliards d’euros en 2025, grâce à la montée en puissance des réseaux de mandataires et des grands ensembles réunissant agence physique et digital.
Le recours aux plateformes numériques s’intensifie. Désormais, plus de 20 % des transactions passent par le digital, modifiant les relations clients-professionnels et bousculant les marges traditionnelles.
Quelques chiffres pour poser le décor :
- Chiffre d’affaires : 32 milliards d’euros en 2025
- Nombre d’agences immobilières : 32 000
- Part des transactions digitales : 20 %
- Poids de Paris-Île-de-France : 40 % du marché
Les institutionnels, foncières cotées ou SCPI, élargissent leur présence, profitant du contexte inflationniste et de la recherche de placements diversifiés. Si le secteur immobilier s’adapte à marche rapide, il reste très actif, propulsé par la demande de valeur à long terme et le renouvellement constant des usages et des technologies.
Combien d’agences immobilières en France et qui sont les grands réseaux ?
Le maillage national se compose encore d’environ 32 000 agences immobilières en 2025, preuve de la capacité du secteur à tenir face aux tempêtes. Mais cette stabilité des chiffres cache une profonde recomposition. Les enseignes historiques, franchises et réseaux de mandataires avancent sur un terrain beaucoup plus concurrentiel, chacun cherchant à recruter clients et futurs agents.
Les grandes enseignes tirent leur épingle du jeu. Stéphane Plaza Immobilier s’est installé au sommet, fort de sa notoriété, de son maillage rapide et d’un marketing affûté. À ses côtés, d’autres groupes majeurs comme Century 21, Laforêt, Orpi ou Guy Hoquet s’imposent avec une constance remarquable, bataille après bataille sur le terrain des quartiers et des transactions.
Les réseaux mandataires comme IAD, SAFTI ou Capifrance amplifient leur essor. Sans vitrines, mais armés de centaines de conseillers indépendants, ils séduisent une clientèle sensible à la souplesse et aux honoraires ajustés. Dans les villes secondaires comme dans les périphéries, ces structures se sont installées dans le paysage.
L’attrait pour l’ouverture d’une agence classique s’estompe. Désormais, beaucoup optent pour la flexibilité et la mobilité, via le modèle mandataire : moins de frais fixes, adaptation permanente, réactivité face à l’évolution du marché. Le secteur se partage entre piliers traditionnels et acteurs hybrides profitant de la moindre faille pour croître.
Les tendances qui bousculent le secteur : digitalisation, nouveaux modèles, poids des foncières cotées
La digitalisation avance sur tous les fronts. Plateformes en ligne, estimation automatisée, visites virtuelles, gestion locative et signature des actes à distance : chaque étape du parcours immobilier gagne en efficacité et en rapidité. Ce mouvement bouleverse les habitudes et met la pression sur les modèles basés uniquement sur le physique.
Les nouveaux modèles se construisent en parallèle, entre réseaux mandataires et stratégies hybrides mêlant digital et proximité. Pression sur les marges, impératif d’agilité, rivalités intenses : seules les structures capables de couvrir de larges territoires sans multiplier les charges s’en sortent. L’offre de SCPI accessibles en ligne attire une nouvelle génération d’investisseurs, décomplexant l’accès à la pierre.
Quant aux foncières cotées, leur emprise sur le secteur s’affirme. Unibail-Rodamco-Westfield reste un acteur incontournable, orchestrant la transformation de centres commerciaux pour s’ajuster aux mutations du commerce. Les sociétés de gestion, cotées ou non, fixent la barre sur la valeur des actifs, principalement dans les grandes métropoles et leurs couronnes, où la pression foncière ne faiblit pas.
Zoom sur les acteurs majeurs : études de cas et ressources pour aller plus loin
En 2025, la société immobilière française s’appuie sur des groupes à l’identité affirmée. BNP Paribas Real Estate, adossée à un leader bancaire, pilote projets de promotion, gestion d’actifs et transactions, pour une présence sur tous les segments : bureaux, résidences, immobilier commercial, tant en France qu’à l’international. Altarea Cogedim, Bouygues Immobilier : ces promoteurs pilotent de vastes programmes urbains, gérant logements, bureaux, centres commerciaux, avec la puissance des grands ensembles intégrés.
Pour illustrer la réalité du terrain, on peut citer quelques cas concrets :
- Nexity tient solidement sa place, dépassant le cap des 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Son modèle couple promotion, conseil et services aux collectivités, ce qui lui donne une longueur d’avance sur la variété des offres.
- L’essor des SCPI, ainsi que de sociétés de gestion telles que Primonial REIM ou Amundi Immobilier, ouvre le marché de l’investissement à un public bien plus large qu’auparavant. Cela favorise une diversification sans précédent du secteur.
Les grands promoteurs concentrent leurs initiatives sur la région parisienne et les grandes métropoles régionales où la demande ne faiblit pas. Fusions, rapprochements d’acteurs, mutualisation des moyens : ce sont désormais des opérations régulières, qui accélèrent la transformation du secteur.
Le paysage est en mouvement perpétuel. Chaque opération de rapprochement, chaque innovation technologique dessine une donne nouvelle. Peut-être demain verra-t-on surgir une surprise, un acteur que personne n’attendait, rebatant les cartes du secteur. La partie, loin d’être figée, promet encore de nombreux rebondissements.


